Faire une place à l’enfant placé, entre contraintes et désir, place à la créativité

« Faire une place pour l’enfant placé, entre contraintes et désir, place à la créativité »

Publié dans les cahiers de l’enfance et de l’adolescence no 01, ères 2019
articles disponibles sur : www.cairn.info/

Comment retrouver une énergie qui nourrisse le lien entre professionnel
et enfant ? Jouer, apprendre, rêver, découvrir, fabriquer, entreprendre…
Ces activités, ces élans, ces avatars du désir favorisent l’humanisation
de l’enfant et réclament des adultes une mobilisation qui va au-delà
de l’apprentissage de savoir-faire et de compétences.
Dans l’intimité des familles d’accueil, grands projets et « petits riens »,
ces « bricolages » de la vie quotidienne fondent les soubassements
d’une histoire partagée dans laquelle l’enfant va prendre place pour
dessiner la sienne.
Penser l’accueil en terme d’hospitalité, donner une place à la créativité,
n’est-ce pas une manière de raviver le désir des professionnels ?
Dans ces journées nous parcourrons les différents contenus de ce
qui constitue l’accueil des enfants, notamment chez les assistants
familiaux.
Nous questionnerons le concept d’accueil, devenu énoncé fétiche
du placement familial, pour en revivifier la substance et sa visée humanisante.
Nous nous interrogerons sur l’engagement des personnes responsables
à divers degrés, tant pour assumer le quotidien du placement
que pour ouvrir des voies créatrices aux enfants.
Au-delà de la protection nécessaire que lui apporte le dispositif de
placement, accueillir l’enfant suppose de se laisser affecter, d’accepter
d’être dérangé par ce que la rencontre suscite.
C’est offrir une hospitalité qui bouscule et ne laisse personne indemne.
D’où vient l’enfant ? Quelle place reconnaît-on à son histoire par-delà
le fracas de la séparation ?
Accompagner l’enfant d’un autre dans son parcours de vie singulier
oblige l’adulte qui en prend soin à s’engager subjectivement tout en
restant inscrit dans son cadre professionnel.
À travers cet engagement, l’enfant pourra éprouver le désir des
adultes, désir pour qu’il devienne sujet de sa vie et de son histoire.
L’émergence de la vitalité de ce désir suppose une forme de résistance
aux principes de précaution, aux injonctions normatives, aux
dérives de professionnalisation.
L’idéologie autour de l’enfant et de sa protection ne produit-elle pas
un formatage des pratiques professionnelles ? Le malaise des professionnels
n’est-il pas induit par les oscillations d’un modèle à l’autre,
qui suscitent désorganisation et inquiétude ?
Les contraintes budgétaires toujours plus pesantes, la contractualisation
et la judiciarisation des échanges (rapports sociaux, inflation
des procédures) risquent de produire une forme d’enlisement de la
pensée, un étouffement de l’inventivité.

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